Du roman gravé au roman graphique : l’actualité des romans en gravures de la première moitié du 20e siècle.

Conférence/débat / Art
-

Les « romans en gravures » du Belge Frans Masereel et de l’Américain Lynd Ward ont récemment fait l’objet de rééditions en France. Ces œuvres sont aujourd’hui redécouvertes comme des ancêtres du « roman graphique » contemporain.

Avec Jean-Matthieu Méon (Crem, Université de Lorraine)

Les « romans en gravures » du Belge Frans Masereel (1889-1972) et de l’Américain Lynd Ward (1905-1985) ont récemment fait l’objet de rééditions en France. Ce qui rassemble les œuvres de ce genre qui s’est développé pour l’essentiel entre la fin des années 1910 et le courant des années 1950, c’est leur partage d’un même dispositif narratif : une succession d’images gravées, généralement muettes, réparties dans un ouvrage à feuilleter et développant un même récit. Leurs thématiques, souvent sociales, participent aussi de la cohérence de cet ensemble.

Ces œuvres sont aujourd’hui redécouvertes comme des ancêtres du « roman graphique » contemporain. Ces rééditions, et leurs préfaces, participent ainsi d’un mouvement au sein de la bande dessinée contemporaine consistant à réinventer ses catégories, sa généalogie, mais aussi sa légitimité, en cherchant en dehors de sa tradition spécifique et en proposant une relecture de l’histoire de l’art depuis sa propre perspective.

Comme toute opération de patrimonialisation, les rééditions actuelles des « romans gravés » sont donc à considérer autant pour ce qu’elles nous apprennent du passé que ce pour ce qu’elles nous disent des enjeux contemporains qui les animent. Pour les éditeurs et les auteurs-préfaciers impliqués dans ces rééditions, se référer à ces œuvres, c’est mettre en avant d’autres possibles pour la bande dessinée, d’autres façons de raconter en images et donc élargir les domaines auxquels se référer, les modèles auxquels se comparer.

 Mar. 05.04 | 18h30 | Conférence | Auditorium | Gratuit | Sur réservation

Réserver