18h30 | Entrée sur réservation
LA CARICATURE FACE AUX CENSURES
L’affaire dite des « caricatures de Mahomet » est venue rappeler tragiquement les obstacles auxquels continue de se heurter la liberté d’expression lorsqu’elle s’étend à certaines matières. Les tribunaux français ont nettement jugé que Charlie Hebdo n’avait commis aucune infraction pénale en publiant ces dessins. Beaucoup continuent cependant de défendre l’idée que la liberté devrait, en la matière, intégrer le respect des convictions et de la sensibilité d’autrui, au risque de légitimer une édulcoration des discours qui va à l’encontre de la conception d’un débat démocratique pugnace, susceptible de comporter une certaine dose d’agressivité et de provocation. Le droit français est, à ce sujet, riche en nuances, qu’il s’agisse des régimes juridiques applicables aux divers canaux de l’expression (loi de 1949 sur les publications destinées à la jeunesse) ou des solutions adoptées par les tribunaux, de plus en plus influencées par la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme. Les censeurs de l’image sont nombreux, du ministère public (expositions à Metz ou à Bordeaux) à des associations soutenant des causes diverses, soumettant les pouvoirs publics à des pressions importantes.
Avec Patrick Wachsmann, professeur émérite de droit public à l’Université de Strasbourg. Spécialiste des libertés et, en particulier, de la liberté d’expression, il est l’auteur de Libertés publiques, (Cours Dalloz, 9e éd. 2021) et de nombreux articles et commentaires de jurisprudence.
Illustration : Pixabay
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