Archéologie de l'ouest iranien

Art
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Un parcours thématique à travers 5000 ans d'histoire, des débuts de la civilisation urbaine jusqu'à la dynastie sassanide, grâce à un exceptionnelle collection de plus de 100 objets déposés par le Musée du Louvre à la Bnu

INFOS PRATIQUES

Où ?

Visites guidées sur réservation. 

Rdv à l'accueil de la bibliothèque (2e étage) 10 minutes avant le début de la visite à laquelle vous êtes inscrit(e).

Le parcours se situe dans la réserve visitable n°1 (5e étage). Sacs et manteaux doivent être laissés au vestiaire. Il est en revanche conseillé de garder un vêtement chaud (pull, châle) car la réserve est à température de conservation (18°).

Photographies autorisées, sans flash. L'espace est restreint et ne permet pas l'accueil de groupes de plus de 12 personnes. 

Quand ?

Dates et horaires des visites se trouvent sur la plateforme de réservation accessible ici : réservation

La visite dure environ une heure. 

Pour un groupe, une visite peut être organisée sur demande : contact@bnu.fr

Le parcours restera accessible jusqu'en septembre 2026

Combien ?

Ce parcours est accessible au tarif réduit pour tous : 4€

La gratuité est accordée sur présentation d’une pièce justificative : aux moins de 16 ans, aux bénéficiaires des minimas sociaux et aux demandeurs d'emploi, aux détenteurs du Museums-PASS-Musées ou de la carte culture Bnu

Le paiement se fait sur place le jour même.

De Suse à Persépolis, périple dans les villes royales

L'ouest de l’actuel Iran est un territoire où l’archéologie peut être étudiée sur une séquence chronologique longue de près de cinq mille ans. Ce territoire se déploie de l’Arménie au nord jusqu’au Fars au sud, le long de la chaine du Zagros, avec, à l’est, le plateau iranien et, au sud-ouest, la plaine du Khouzistan.

Cette région a révélé en plusieurs sites des vestiges allant des débuts de l’urbanisation au 4e millénaire avant J.-C., jusqu’à l’époque moderne, avec une remarquable continuité d’occupation. Zone frontalière de la Mésopotamie, zone de passage des voies commerciales débouchant du plateau iranien, zone frontière entre une Asie méditerranéenne et une Asie centrale ou indienne, l’Ouest iranien, et tout particulièrement la région autour du site de Suse, ont vu leur histoire rythmée par des influences, et parfois des ingérences, venant de ses différents voisins et des cultures qui s’y sont développées. On distingue trois grandes phases dans la longue histoire de cette région : une phase proto-historique (de -4000 à -3100 environ) ; la période élamite (des environs de -3100 à -539) ; enfin la période récente (de -539 au 7e siècle ap. J.-C.), période impériale avec ses différentes dynasties perse, gréco-macédonienne, parthe et iranienne, jusqu’à la conquête arabe.

 

Ci-contre : Boisseau peint d'époque Suse I (vers 4000-3500) provenant de Tepe Sialk. Musée du Louvre, DAO, inv. SB 14276. Cliché © GrandPalaisRmn (Musée du Louvre) / Franck Raux

Dans les pas des missions archéologiques

Les historiens grecs et romains depuis Hérodote ont permis d’associer très tôt l’histoire de l’Ouest iranien à celle de l’espace méditerranéen, tout en fixant dans les esprits un point de vue évidemment déformant. Le déchiffrement des textes cunéiformes mésopotamiens et différentes expéditions diplomatiques et archéologiques ont progressivement élargi cette connaissance initiale et constitué les premières collections muséales. Les principales expéditions scientifiques en Iran occidental commencent avec celle d’Henry C. Rawlinson (1836), puis celles d’Eugène Flandin et Pascal Coste 1839-1841), d’Austen H. Layard (1842), de William Loftus (1851-1853) et de Marcel et Jane Dieulafoy (1880 et 1884-1886). Mais c’est surtout avec la mission de Jacques de Morgan à Suse de 1897 à 1912, poursuivie par Roland de Mecquenem jusqu’en 1939, que l’attention du public se porte sur Suse et que les collections du musée du Louvre, alimentées par ces fouilles, s’accroissent de milliers de pièces. La collection iranienne du département des Antiquités orientales fut encore accrue par les fouilles conduite jusqu’en 1966 par Roman Ghirshman à Suse (où Jean Perrot poursuivra les travaux jusqu’en 1979), Tepe Sialk et Tchogha Zanbil (l’ancienne Dur Untaš) ou par des acquisitions, comme les bronzes du Luristan d’André Godard ou ceux de Jacques Coiffard, acquis en 1958.

Ci-contre : Moulage d'un panneau de la frise des Archers de Suse conservée au musée du Louvre. Musée Adolf Michaelis, inv. 2016.0.463. Cliché Bnu.  

Histoire et société

Cette collection exceptionnelle est présentée ici en une centaine de pièces tirées des réserves du Louvre et provenant majoritairement de Suse, mais aussi de Tepe Sialk, de Tchogha Zanbil et du Luristan. La sélection est complétée par quelques pièces de la Bibliothèque nationale et universitaire (éditions, papyrus, monnaies ; collection archéologique de Jean-Louis Huot) et du musée Adolf Michaelis de l’Université de Strasbourg. La présentation est organisée en deux ensembles : l’un, chronologique, retrace toute la stratigraphie des sites ouest-iraniens des débuts de l’ère urbaine jusqu’à la dynastie sassanide ; l’autre, thématique, parcourt la culture des sociétés de l’Iran ancien à travers les écritures, l’agriculture et l’économie, les loisirs, l’environnement et, enfin, la religion et les croyances.

 

Ci-contre : Clou de fondation du temple de Ninhursag à Suse, règne du roi d'Ur Shulgi (2094-2047). Musée du Louvre, DAO, inv. SB 2883. Cliché © Musée du Louvre / Département des antiquités orientales