Gynécologie médiévale : Trotula de Salerne éditée à Strasbourg en 1544

Collections
Publié le

Avec l’aide de la Région Grand Est, la Bnu a pu acheter un ouvrage rare, contenant l’œuvre de la plus énigmatique femme médecin du Moyen âge, Dame Trota de Salerne. 

Zoom sur une double page de Experimentarius medicinae continens Trotulæ curandarum ægritudinum muliebrium...

la première femme médecin reconnue

La médecine à Strasbourg a une longue et passionnante histoire dont voici un épisode brillant. C’est en effet dans la ville libre rhénane que fut édité en 1544, pour la première fois, le traité de médecine féminine de Trota de Salerne. Cette femme médecin vécut au 11e siècle dans la ville du célèbre régimen sanitatis, qui abritait une très renommée école de médecine qui transmit les savoirs antique occidentaux et orientaux à l’Europe entière. Elle est considérée comme la première femme médecin reconnue, mais on ne sait presque rien de sa vie : une personnalité bien mystérieuse

Curandarum ægritudinum muliebrium

Connu et répandu par de nombreux manuscrits, son traité ici intitulé Curandarum ægritudinum muliebrium, ante, in, & post partum, fut diffusé par l’imprimerie grâce au médecin haguenovien Georges Kraut. Cet homme d’une grande curiosité intellectuelle avait déjà édité le médecin arabe Rhasès en 1533. L’édition princeps de Trota de Salerne est aussi l’œuvre de l’imprimeur Johann Schott, un des principaux éditeurs d’ouvrages scientifiques de Strasbourg en son temps. 
Ce livre possède encore bien d’autres qualités remarquables et contient plusieurs autres textes importants souvent en rapport avec les femmes, d’Hildegarde de Bingen, de Théodore Priscien, d’Oribase et d’Hippocrate, et même du divin Esculape. Un contenu riche, un grand livre, à tous points de vue.