Un stage de 6 mois à l’atelier de restauration financé par le mécénat
La campagne de restauration de manuscrits du fonds arabe de la Bnu a pu être poursuivi en 2024 grâce à un don finançant le stage de 6 mois d’Inès Genty, étudiante spécialisée dans la restauration des livres et documents graphiques. Retour d’expérience.
Un stage financé par un don
La gestion du mécénat de la Bnu est confiée à la Fondation de l’Université et des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg avec qui elle travaille en étroite collaboration depuis septembre 2023. Pour accompagner la Bnu dans sa collecte de dons, la Fondation propose aux particuliers et entreprises de soutenir la bibliothèque via deux entrées : la campagne #EnAttendantLeMusée et le fonds Bnu, visant à soutenir toutes sortes de projets (restauration du patrimoine, acquisitions précieuses, bourses de recherche, etc.) C’est dans cette seconde démarche, grâce à un don finançant un stage de 6 mois pour une étudiante spécialisée dans la restauration des livres et documents graphiques que le stage s’est déroulé.
Parole de stagiaire
« L’étude et la restauration de manuscrits arabes constituant mon sujet de mémoire, j’ai eu l’opportunité d’intégrer un programme de valorisation et de conservation d’un fond de plus de 200 ouvrages de cette typologie conservé à la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg. L’ensemble du stage est financé par la Fondation de l’Université et des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg.
Lors d’une résidence de chercheurs en 2021 (résidence CollEx-Persée), un premier travail de valorisation du fond a été réalisé afin d’identifier et de recataloguer les ouvrages, en parallèle d’une évaluation physique et sanitaire de ce fond, qui en a révélé l’état préoccupant. Une campagne de conservation-restauration s’imposait, d’abord in situ, à l’occasion de l’exposition « L’Orient Inattendu ». Ce travail a pu se poursuivre à l’aide du FRRAB (Fond Régional de Restauration et d’Acquisition pour les Bibliothèques) en permettant le recours à des prestataires extérieurs pour la restauration de treize volumes. Le stage que je réalise actuellement s'inscrit dans ce projet en me donnant l’opportunité de prendre en charge plusieurs de ces ouvrages parmi les plus précieux.
J’ai intégré l’atelier de restauration de la bibliothèque au début du mois de juin et ai déjà pu restaurer trois reliures à rabat (typique des reliures arabo-musulmanes). Sur l'un d’eux, des insectes avaient creusé des galeries à l’intérieur du bloc texte, entraînant des lacunes et donc un risque lors de l'usage de l’ouvrage. Cette fragilité nécessitait une consolidation à l’aide de papier japonais afin de permettre une manipulation sans risque pour le livre. La couture des trois volumes a ensuite été partiellement reprise, en repassant dans les passages anciens et en conservant le fil d’origine. En effet, l’objectif est de conserver à chaque étape de la restauration l’ensemble des éléments constitutifs, en les consolidant lorsque cela est nécessaire. Une apprêture dépassante a ensuite été apposée sur les dos des bloc-textes et permet de les rattacher aux couvertures. Le cuir lacunaire est consolidé et comblé avec du papier teinté. Un conditionnement sur mesure est enfin réalisé conservant le dos du livre visible, permettant de limiter les manipulations et garantissant une bonne conservation en réserve. »
L'atelier de restauration de la Bnu
L'atelier de restauration de la Bnu applique les principes déontologiques internationaux pour préserver les documents patrimoniaux. L'équipe d’experts se spécialise dans la conservation préventive, curative et la restauration, travaillant sur une variété de supports tels que manuscrits, documents graphiques et autres matériaux comme le parchemin et le cuir. L'atelier collabore étroitement avec d'autres départements pour la numérisation, les expositions et assurent la surveillance des conditions climatiques et le pilotage de plans d'urgence.
En savoir +
Travail de restauration
